La ville d’Argentat se situe au sud du département de la Corrèze. Elle s’est implantée dans la vallée de la Dordogne là où les gorges profondes laissent place à la plaine alluviale. Argentat livre aux visiteurs un patrimoine bâti exceptionnel et une histoire intimement liée au fleuve.
La villa gallo-romaine du Longour s’installe près d’un gué sur la Dordogne qui permettait le passage d’une voie reliant l’Armorique à la Méditerranée. A l’époque mérovingienne, l’arrivée d’un atelier monétaire permet de multiplier les échanges commerciaux. Au Xème siècle, Argentat est un prieuré et une cure sous la tutelle du prieur de Carennac et du vicomte de Turenne. La ville soutient les protestants durant la guerre de religion, ce qui lui apporte de nombreux troubles. Au XVIIème siècle, l’établissement de divers ordres religieux tels que les Récollets, les Clarisses et les Ursulines, permet un retour au calme. Grâce à la batellerie, la ville connaît un essor économique important aux XVIIIème et XIXème siècles. Les merrains (des planches de chênes) et les échalas de vigne (des piquets de châtaigner) sont acheminés sur la Dordogne jusqu’à Bergerac, Libourne, Castillon et Bordeaux.
Le couvent des Récollets du XVIIème siècle accueille, depuis 1940, l’institution Jeanne d’Arc, une école privée. En descendant vers les quais, les visiteurs peuvent découvrir, dans le mur de soutènement du couvent, la croix des gabariers. Cette croix en pierre recevait la bénédiction d’un moine avant chaque départ de convois de gabares. En continuant vers le fleuve, on arrive sur le quai maçonné Lestourgie. En 1844, le maire de l’époque, M. Lestourgie, le fait aménager. On peut y apprécier les magnifiques maisons de pêcheur tout en se baladant au fil de l’eau. Elles sont caractérisées par leurs toitures en lauzes. Sur la Dordogne, le Courpet reconstitué témoigne de l’activité batelière de la ville. C’est une petite embarcation à fond plat, à l’architecture unique en Europe. Depuis le pont de la République, érigé en 1892, on admire l’hôtel de Turenne reconnaissable grâce à ses deux tourelles. Le bâtiment est surnommé « la raymondie » en l’honneur d’une lignée de vicomte de Turenne qui portait le nom de Raymond. On retrouve cet hôtel rue Sainte-Claire. Dans la même rue, la chapelle Saint-Sacerdos est construite au XIXème siècle par la famille Lestourgie. Saint-Sarcerdos, évêque de Limoges au VIIIème siècle serait mort à Argentat en tentant de rejoindre son village natal Calviac. Dans la ruelle de Soulage, on peut découvrir une des plus anciennes maisons fortes d’Argentat, la maison forte de Soulage, édifiée au XIVème siècle. Elle connait des modifications aux XVème et XVIème siècles. Le cœur historique de la ville est appelé « le Fort ». Il est notamment formé de l’église et d’une ceinture de maisons fortes qui en assurait la protection.
La maison du patrimoine est ouverte de juin à septembre à la visite. C’est une salle d’exposition permanente. L’histoire de la ville y est présentée, ainsi que celle de la batellerie. On y trouve également des vestiges archéologiques locaux. Pendant les mois de juillet et août, les visiteurs peuvent en apprendre plus sur le bateau traditionnel d’Argentat, le Courpet. Des commentaires ont lieu tous les jours à 18h, sur le quai Lestourgie. Les promeneurs peuvent également découvrir le pays d’Argentat grâce aux 17 randonnées balisées du canton. Les topoguides sont disponibles à l’office du tourisme.
Les tours de Merle, Beaulieu-sur-Dordogne, le village de Curemonte.
© Un article de Valeen Barraud - Détours en Limousin
Crédits photos : Office de tourisme du Pays d'Argentat
Publié le : 19 mai 2011
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