À l’ouest de la Haute-Vienne, à la rencontre entre la Vienne et la Glane, la ville de Saint-Junien constitue un pôle économique majeur dans le département. Autrefois appelée Comodoliacum, son occupation est très ancienne. Mais l’histoire connue de la commune débute vers l’an 500. Un ermite, Amand, s’installa sur les rives de la Vienne, bientôt rejoint par le jeune Junien, qui devint son disciple. Ce dernier, dit-on, accomplit un grand nombre de miracles, et donna, plus tard, son nom à la ville. Selon la légende, il aurait notamment chassé un dragon de la région, sauvant ainsi ses habitants. Après sa mort, une abbaye fut construite en son honneur, et devint un lieu important de pèlerinage. Mais en 866, les Normands détruisirent l’église. Leur passage donna lieu, par la suite, à la construction d’une enceinte fortifiée. Une nouvelle église fut bâtie, puis consacrée en 1102.
Le centre ville de Saint-Junien présente un grand nombre de constructions remarquables, issues de différentes périodes. L’église collégiale de saint-Junien, du XIème siècle, est encore présente, et abrite le tombeau monumental sculpté de Saint Junien, ainsi que des fresques et statues. Elle constitue, avec les vestiges de l’abbaye romane Saint-Amand, l’un des plus anciens monuments de la ville. La chapelle de Notre-Dame-du-Pont, de style gothique et datée du XVème siècle, et celle de Saint-Guignefort dans le cimetière, participent à montrer l’importance des fonctions religieuses dans la cité.
Des anciennes murailles n’ont subsisté que deux portes, la tour du Bourreau et la tour du Bœuf. La Maison des Consuls, ancienne demeure bourgeoise, possède une façade datée du XVIème siècle, ornée de modillons. Aujourd’hui convertie en salle d’expositions, il est dit qu’elle aurait accueilli Napoléon en 1807. La plupart des monuments évoqués ci-dessus ne peuvent être visités, mais la promenade au cœur du centre-ville s’accompagne de panneaux historiques permettant de comprendre l’histoire de Saint-Junien et de ses fonctions. Elle permet également de traverser la Vienne et la Glane grâce au pont à six arches Notre-Dame du XIIème siècle, et celui de Sainte-Elisabeth du XIIIème siècle, mais aussi d’admirer le château du Châtelard daté du XVIIIème siècle.
Comme plusieurs villes en Haute-Vienne, Saint-Junien est influencée par l’artisanat lié aux arts du feu, tel que le travail de l’émail ou de la porcelaine. Aujourd’hui, le Palais de l’émail expose des tableaux réalisés selon la tradition limougeaude, et l’atelier d’exposition de peintures sur porcelaine de Limoges de Joseph Goscimski permet de découvrir de remarquables savoir-faire. Mais Saint-Junien se fait surtout connaître, dès le XIIème siècle, pour sa production de gants de peaux, désormais associée aux plus grandes marques de couturiers. Elle devient également, jusqu’à aujourd’hui une place centrale de la papeterie.
Saint-Junien est fortement marquée par ses activités industrielles et artisanales, mais aussi par les travaux de nombreux artistes charmés par ses paysages. L’atelier d’exposition Claude Soulat permet aujourd’hui d’admirer les œuvres, inspirées par la nature, de l’artiste limousin. La biennale d’art naïf offre également une manifestation estivale étonnante qui propose des thèmes originaux. Au milieu du XIXème siècle, Camille Corot, peintre impressionniste, réalise de nombreuses peintures sur les bords de la Vienne. Il donne son nom au site, où une médaille en bronze, à son effigie, est scellée dans la pierre. Une réplique de son chalet est également reconstituée.
En savoir plus sur le site de l'office de tourisme de Saint-Junien.
© Un article de Julie Lardy - Détours en Limousin
Crédits photos : Office de tourisme de Saint-Junien
Publié le : 11 mai 2012
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