Cette commune d’environ 800 habitants accueille les visiteurs en plein cœur de la Creuse. Situé à environ 40 km de Guéret et 20 km d’Aubusson, ce hameau est une véritable terre de détente, avec une nature préservée et sauvage, un village calme qui donne à quiconque l’envie de se ressourcer. Ce bourg, dont l’histoire remonte à plus de 2000 ans, raconte son périple au travers de son patrimoine et de ses bâtiments.
Chénérailles a pour nom latin Canalis. Le village, qui se niche sur une colline, domine de nombreux étangs dont l’un est le point de naissance d’un des affluents de la Voueize (sous-affluent du Cher). L’origine de la cité est très ancienne puisqu’elle remonte à l'époque romaine. Plusieurs recherches archéologiques ont permis de mettre au jour des urnes funéraires contenant des cendres et des pièces de monnaie de différents empereurs romains dont Maximilien ou Galien pour ne citer qu’eux. C’est une ancienne ville forte, où trônait une roche élevée dont le sommet était couronné par un château détruit depuis fort longtemps et qui est aujourd’hui l’emplacement de l'église paroissiale Saint-Barthélémy datant du XIIIème siècle. Chénérailles est une commune qui a fortement souffert de la guerre de Cent Ans car elle fut presqu'entièrement détruite. Mais Jacques et Bernard d'Armagnac qui sont alors comtes de la Marche font reconstruire la ville de 1430 à 1440. Depuis 1265 jusqu’à la révolution française, le bourg possédait des privilèges d’imposition de la part des comtes de la Marche, qui ont été confirmés après la reconstruction du village par ces derniers. Aujourd’hui le hameau est un chef-lieu de canton appartenant à l’arrondissement d’Aubusson.
Sur la commune de Chénérailles, le visiteur peut remarquer l’église Saint-Barthélémy, datant du XIIIème siècle. L’édifice est formé d'un vaisseau divisé en quatre travées, celle de l'est formant le chœur. Au XIVème siècle, a été ajoutée la chapelle seigneuriale. La voûte du chœur a ses quatre compartiments ornés de peintures modernes représentant l'Annonciation, la Nativité, la Résurrection et la Transfiguration. A l'extérieur, il est possible de voir les deux portails en arc brisé. Celui du nord est à voussures (élément courbe qui surmonte l'arc) moulurées de boudins retombant sur des colonnettes. Le portail ouest est plus simple. Son arc est mouluré d'un boudin reçu sur des colonnettes par l'intermédiaire d'un chapiteau sculpté. Il possède un cordon en archivolte (arc au-dessus du portail) au-dessus duquel est creusée une niche renfermant une statue de sainte en pierre, du XIVème siècle.
A l’intérieur de l’église, on peut trouver une plaque funéraire sculptée dans un calcaire blanc, très fin. Le prêtre Barthélémy de la Place a certainement fait ériger cet ensemble de son vivant (c’est-à dire vers la fin du XIIIème siècle). L’objet est divisé en 3 parties : la partie de droite qui montre Barthélémy étendu sur un lit entouré de différents personnages, la partie centrale avec la vierge à l'enfant, un ange, saint Martial, les décapitations de saint Cyr et de sainte Juliette, le prêtre Barthélémy, et enfin le registre supérieur qui montre un calvaire et d’autres personnages.
La ville possède des maisons anciennes surtout autour de la place du puits du marché. Une multitude de petites rues avec des demeures d’une autre époque font aussi de ce lieu un endroit de visite et de balade hors du temps. C’est un bourg typique creusois arborant les empreintes bienveillantes des nombreuses époques au fil des rues.
Au collège de la ville, il est possible d’observer des fresques réalisées par les élèves du peintre creusois Gabriel Chabrat, personnage qui a décoré les fresques de l'église de Sous-Parsat, commune où il avait son atelier. Cet homme était aussi professeur d'arts plastiques au collège communal.
Dans les environs, à 5 km, sur la commune de Saint-Pardoux-les-Cards, on trouve le château de Villemonteix construit au XVème siècle et qui comprend un pigeonnier, une tour, un donjon et une exposition de tapisseries d'Aubusson. Pour les amoureux de nature, la réserve naturelle de l’étang des Landes est un étang de 120 hectares où l’on peut observer la nature de plus près.
© Un article de Paul Dupuy - Détours en Limousin
Crédits photos : Wikimedia Commons
Publié le : 22 juin 2013
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