Sur la commune de Rouffignac-Saint-Sernin-de-Reilhac, le château de l’Herm est un château de style gothique aujourd’hui en ruines. Situé à 30km de Périgueux et 40km de Sarlat-la-Canéda, ce château bâti sur une petite butte entourée de bois a servi de lieu d’inspiration pour l’écriture du roman d’Eugène Le Roy, Jacquou le croquant.
La seigneurie de l'Herm apparaît au XIVème siècle, suite au démembrement de la seigneurie de Reilhac. Elle est mise en place par la famille de Calvimont au début du XVème siècle. Elle va agrandir le domaine jusqu’ au XVIIème siècle.
La famille de Calvimont est une famille issue du notariat. On retrouve ainsi Jean II, conseiller au parlement de Bordeaux et surtout Jean III, dit "le Second Président", ambassadeur des rois François Ier et Charles Quint, à l'origine de la construction de l’édifice actuel. Les Calvimont se maintiennent à l'Herm jusqu'en 1605, date de l'assassinat de la dernière héritière Marguerite de Calvimont, fille de Jean IV.
Le XVIIème siècle est marqué par le règne de Marie de Hautefort. En 1642, la seigneurie de l'Herm est mise en vente suite à de nombreux assassinats dans la famille des précédents propriétaires. La vente du château est réalisée en 1682 à la nièce de Marie de Hautefort, connue sous le nom de "l'Aurore". Elle n'habite pas le château. Ce dernier est peu à peu délaissé et abandonné par les Hautefort eux-mêmes qui érigent tout de même la ferme principale de la seigneurie. Celle-ci fonctionne jusqu'en 1830, date à laquelle les Hautefort vendent le domaine, qui est alors démembré en plusieurs lots.
Le château de l’Herm aujourd’hui en ruines, est construit sur un ancien château fort dont il reste les douves qui entourent le site et le pied droit du châtelet d'entrée abritant le pont-levis qui se pose sur le pont en pierre, toujours en place.
La partie du château visible aujourd’hui, de style gothique flamboyant, a été érigée entre 1510 et 1530 par Jean III de Calvimont. Le château est alors composé d'un corps de logis rectangulaire d'environ 25 m sur 10 flanqué de deux grosses tours rondes. Les murs sont épais de plusieurs mètres. A l'opposé des tours rondes vient une troisième tour qui renferme l'escalier à vis.
En arrivant sur le site, il est possible de voir le portail du château avec l’ogive encadrant les armoiries de la famille. On continue avec la découverte de la tour d’escalier, chef-d’œuvre exceptionnel d’architecture gothique flamboyant. Il s’étend sur 4 étages avec une vis centrale torsadée et moulurée, l’escalier s’épanouit en un véritable « palmier de pierre », s’éclatant en quatre pétales.
Parmi les pièces du château, on peut découvrir la chambre au trésor. Au XVIème siècle, elle abrite la chapelle seigneuriale puis sert par la suite au rangement des coffres précieux. Il y a également quatre latrines et deux cachots cachés superposés.
Dans les anciennes parties habitables, la salle « haute » servant de chambre au seigneur, la salle publique où on rend la justice et la salle basse, pièce où se prennent les repas ont aujourd’hui disparu. Il y a aussi les petites salles qui ont toutes une cheminée. On peut apercevoir les caves au sous-sol et les cuisines au rez-de-chaussée. Au-dessus de ces pièces de « travail », les dames du château ont leur chambre, pièce carrelée en terre cuite et chauffée.
A l’intérieur des tours se trouve la chambre de tir, pièce de défense du pont-levis avec un canon. Au-dessus, la plupart des pièces sont des chambres, celles des filles du seigneur. Dans les combles, ce sont les chambres des domestiques.
En 1899, Eugène Le Roy, romancier périgourdin s'inspire de cette ruine romantique pour y placer le décor de son roman Jacquou le Croquant, histoire d’un jeune homme vivant à la fin de l’Empire de Napoléon Ier. Né de parents métayers, il va se rebeller contre la famille noble de Nansac, pour venger la mort de son amie.
Le château est inscrit aux monuments historiques depuis 1927, il a subi peu de modifications majeures si ce n'est une protection indispensable sur la tour d'escalier; il est ouvert au public depuis 1988 et depuis l'été 2000, il s'inscrit dans un vaste projet touristique pour le valoriser et le sauver.
Pour continuer une balade à mi-chemin entre Sarlat-la-Canéda et Périgueux, le visiteur peut aller découvrir la grotte de Rouffignac à 5km de l’Herm. Plus loin, à 14km, il est possible de visiter la maison forte de Reignac. Enfin pour terminer la journée, il faut aller voir à 12km du château le site troglodytique de la Roque Saint-Christophe.
Rendez-vous sur le site officiel du château de l’Herm .
© Un article de Paul Dupuy - Détours en Limousin
Crédits photos : Wikimedia Commons
Publié le : 22 juin 2013
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