Ce lieu clos, derrière sa monumentale grille de 140 mètres de long, connaît une longue histoire à travers laquelle on rencontre divers occupants ayant pris possession des lieux et attribuant différentes fonctions à ces bâtiments.
C'est au milieu du XVIIème siècle que commence l'histoire de la Visitation. Françoise-Gabrielle de Douhet, religieuse visitandine, arrive à Limoges avec sept autres religieuses et installe son couvent entre ce qui est actuellement la rue Montmailler et la rue François Chénieux. Elle forme ainsi le premier institut visitandin de Limoges dans des maisons modestes. Puis, ces bâtiments vont progressivement s'agrandir jusqu'à la construction de l'église du couvent en 1775 par Joseph Brousseau. Cet architecte limousin a également pensé les plans du palais de l’Évêché de Limoges et la façade de l'ancien collège des Jésuites, aujourd'hui Gay Lussac.
Mais la Révolution arrive. En 1791, les visitandines sont expulsées et les lieux servent de prison pour les religieux contestataires et citoyens opposants ou considérés comme suspects. De la Révolution jusqu'aux années 1850, de nombreuses administrations viennent occuper les bâtiments : une pépinière, le Tribunal de première instance, une maison d'arrêt et de sûreté, une école mutuelle gratuite, une bibliothèque communale et l'école préparatoire de médecine et de pharmacie. Dans la seconde moitié du XIXème siècle, les occupants partent et la Visitation se vide.
A partir de 1848, la Visitation va accueillir ses plus durables locataires, les militaires, et devient une caserne jusqu'en 2001. Pour les abriter au mieux, des extensions et réaménagements sont opérés de 1857 à 1861 par Régnault, architecte de la ville de Limoges.
Depuis 2011, le conseil général de la Haute-Vienne est installé dans les bâtiments. Une maquette des bâtiments vers 1780 est visible dans le hall d'accueil de l'Hôtel du Département.
Cédée par la ville au conseil général en 2007, la chapelle de la Visitation est classée aux Monuments Historiques depuis 1949. Il y a peu, des travaux de restauration ont été entrepris pour réhabiliter ce lieu chargé d'histoire. En bord de route, l'accès à cette ancienne chapelle se fait par un escalier à double révolution et à paliers intermédiaires. L'entrée est encadrée de quatre piliers carrés, ornementés de sculptures et d'un tympan portant l'insigne de la communauté, le tout en pierre. L'intérieur y est tout aussi intéressant, avec un sanctuaire, un chœur reliant le cloître et de nombreuses arcades. Bien que quelque peu caché par les bâtiments qui l'entourent, ce monument est considéré comme l'un des plus beaux édifices religieux du XVIIIème siècle par les spécialistes.
A 500 mètres de là, le parc d'ornement du jardin d'Orsay et son kiosque, sont idéaux pour une promenade seul ou en famille.
© Un article de Matilde Giovanni - Détours en Limousin
Crédits photos : Matilde Giovanni
Publié le : 20 mai 2016
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