Pays de grands espaces au-dessus d’Aubusson dans la Combraille, la commune de Bellegarde-en-Marche, comptant moins de 500 habitants, surprend par son caractère et ses immeubles qui retracent une longue histoire. Situé à environ 10 km d’Aubusson et à 45km de Guéret, cette charmante bourgade attire grâce au calme dans un pays où l’eau et la nature ont gardé leurs droits.
Ce hameau est une ancienne bastide qui au XIIIème siècle a été construite en bordure des deux territoires des grandes puissances ennemies de l’époque, le royaume de France et le royaume d’Angleterre. Ce fut une ville franche et un lieu d’asile créé en 1239 sous le règne de Louis IX. La cité est devenue, en 1435, la capitale d’un petit pays que l’on appelait Franc-alleu c’est-à-dire un endroit où on ne paye aucun impôt. Au XVIIème siècle, la commune a connu une période faste grâce à l’industrie de la tapisserie. Elle fut même considérée comme « rivale » d’Aubusson et de Felletin. Cette industrie prend une place importante pour intéresser l’autorité royale puisqu’on recense jusqu’au XVIIIème siècle, 114 tapissiers et 80 cardeurs ce qui fait de cette cité un des poumons de la tapisserie de l’époque.
Dans un autre registre, Bellegarde-en-Marche peut se vanter d’être le lieu de naissance d’un ingénieur et aviateur d’importance en son temps François Danhaut, qui est l’inventeur de l’hydravion à coques. Enfin, Bellegarde-en-Marche est chef-lieu de canton qui ne compte qu’un bourg sans hameaux autour et qui a la chance à l’heure d’aujourd’hui de conserver tous les commerces de proximité.
On remarque aujourd’hui plusieurs monuments de caractère. Il est possible surtout d’observer l’élément principal qui est la Tour de l’Horloge. Ce bâtiment, qui était disposé à côté de la porte ouest de la bastide, est le seul reste de l'enceinte de la cité d’origine. Sa forme est semi-circulaire, arrondie sur l'extérieur et sur l'intérieur avec une façade rectiligne. On observe encore aujourd’hui l’emplacement de la porte de la ville et trois emplacements de défense avec deux archères et une canonnière ronde. L’édifice a sans doute été remanié au XVIIème siècle comme l’indique une date située sur une niche. Cette réfection est due à la disparition de l’appareil de défense (créneaux et mâchicoulis). Son système défensif a été remplacé par un toit en poivrière. La tour a servi d’abord de bâtiment militaire puis de prison et enfin d’horloge.
Autre élément d’importance sur le hameau, la chapelle Notre-Dame que l'on aperçoit en premier quand on arrive à Bellegarde-en-Marche. L'édifice religieux est construit entre 1870 et 1880 en lieu et place de ruines d’un château médiéval qui ne résista pas à la Guerre de Cent Ans au XIVème siècle. On a ici une chapelle de style gothique, entièrement en granite.
On peut aussi retrouver une demeure du XVIIème siècle possédant une tour poivrière (petite construction à toit conique) accolée à la façade dans la rue principale. On y trouve à l’intérieur le musée d’Air Mémorial Creusois où le visiteur peut remarquer des collections d’objets et des mini-biographies d’aviateurs de Creuse.
Rendez-vous sur le site de la mairie de Bellegarde-en-marche pour en savoir plus sur la commune et ses activités.
© Un article de Paul Dupuy - Détours en Limousin
Dernière mise à jour le : 22 avril 2015
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