Les jeux d’ombres et de lumières, les couleurs au fil des saisons, la fraîcheur et les endroits plus secs, sont autant de notes qui ponctuent l’arboretum de la Sédelle. A Crozant, au nord de la Creuse, connu pour les ruines de sa forteresse médiévale et comme terre d’inspiration pour les peintres, les passionnés de jardins sont invités à visiter l’arboretum désormais bien connu.
L’arboretum de la Sédelle met en œuvre le concept du jardin en mouvement élaboré par le paysagiste Gilles Clément à la fin des années 1970. Le principe est celui de la liberté pour les végétaux tandis que le jardinier devient observateur et minimise ses interventions dans le jardin. Ce sont là les fondements d’une collaboration avec la nature, la biodiversité est favorisée, et l’homme bénéficie de l’évolution générée par les interactions spontanées. La taille, le fauchage, deviennent alors des exercices de parcimonie et de délicatesse, pour favoriser la lecture de paysages qui varient au gré des années.
Avec environ 400 espèces d’arbustes et arbres, de provenance locale ou originaires de divers pays du monde, l’arboretum crée la perspective de rencontres végétales et paysagères. C’est aussi l’occasion d’un voyage qui depuis les rivages de la Sédelle laisse vagabonder l’esprit vers un ailleurs imaginaire. Ainsi l’évocation du cyprès chauve de Louisiane n’inspire-elle pas le goût d’un périple affriolant? Les couleurs des cornouillers, des érables, des liquidambars jalonnent en automne la balade d’une heure et demie à travers les 12 hectares du parc. Au printemps ce sont les fleurs des cerisiers, des rhododendrons, des magnolias et des viornes qui accompagnent le promeneur, sous le regard élancé des hêtres dont les hautes branches planent à près de 30 mètres vers le ciel. Paradis pour les oiseaux et la faune sauvage, l’arboretum est un lieu de paix pour le pic noir ou la hulotte qui nichent dans quelque arbre creux. Mais n’oublions pas que les lieux sont le théâtre d’un passage, celui de la rivière qui, imperturbable, chante au fond de la vallée, repère secret de la loutre. Iris et orchidées y ont trouvé un terrain propice, comme a pu le faire une intéressante population animale et végétale dans la mare aux cent reflets. Les différents milieux se succèdent et chaque fois ils racontent une histoire à nos sens, ici la terre fait alliance avec l’eau, plus loin la prairie enchante des chênes, là bas la lande apprivoise les bruyères et les genêts. Au bout de la promenade chacun pourra se sentir émerveillé et reposé par ce jardin aux courbes féériques et aux accents romantiques.
L’arboretum est fermé pendant l’hiver. Pour en savoir plus, connaître les tarifs, voir le site de l’arboretum de la Sédelle.
© Un article de Stéphane Dubin - Détours en Limousin
Crédits photos : Wikimedia Commons
Publié le : 24 janvier 2013
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