La ville de Saint-Savin sur Gartempe se situe à l’est du département de la Vienne, à 1h30 de Limoges. Son abbatiale est un joyau de l’art roman en Poitou-Charentes. L’édifice, qui impressionne par ses volumes et la richesse de ses peintures murales, est inscrit, depuis 1983, au patrimoine mondial de l’UNESCO. L’abbatiale est considérée comme un chef d’œuvre du génie créateur de l’homme et elle constitue un témoignage remarquable d’une époque révolue.
L’abbaye est fondée au IXème siècle à la demande de Charlemagne. Saint Benoit d’Aniane y instaure la règle bénédictine. L’influence de l’abbaye va progressivement s’exercer sur toute l’Aquitaine. A tel point que des moines de Saint-Savin sont envoyés dans plusieurs régions pour y réformer ou fonder des monastères. Au XIème siècle, l’abbaye est sous la protection des Comtes du Poitou. En 1010, un don de la Comtesse Aumode permet la construction de l’église romane actuelle. L’essor de l’abbaye cesse avec la Guerre de Cent Ans. Lors des guerres de Religions les bâtiments du monastère sont détruits. Néanmoins ils sont reconstruits à la fin du XVIIème siècle dans un style classique. A la Révolution, les derniers moines sont contraints à quitter l’abbaye. Au XIXème siècle, grâce à l’action de Prosper Mérimée et au classement au titre des Monuments Historiques de l’abbaye, plusieurs campagnes de travaux et de restaurations sont lancées pour sauver les peintures.
L’importance du don de la Comtesse Aumode a permis la construction d’un édifice aux proportions considérables. La nef est longue de 42 mètres pour 17 mètres de large. Sa voûte en berceau culmine à une hauteur de 17 mètres. Les bas-côtés sont presque aussi élevés que la nef. De ce fait, des baies sont percées assez haut dans les murs gouttereaux, c'est-à-dire les murs latéraux. Elles offrent un éclairage indirect à la nef. Le chœur impressionne également par son volume. Il est éclairé par un étage de fenêtres. En raison de ses dimensions monumentales, l’abbatiale se classe parmi les églises dites « halles ». Par ailleurs, la surface considérable qu’offrent les parois, a permis de les orner de peintures tout aussi remarquables. Le porche d’entrée accueille le cycle de l’Apocalypse. Les parois et la voûte de la tribune haute sont décorées de la Passion et Résurrection du Christ. Les 460 m² de la voûte en berceau de la nef sont recouverts d’une cinquantaine de scènes tirées de l’Ancien Testament. Certains des personnages font près de 2 mètres de haut. Les peintures de la crypte du chœur retracent le martyre de Saint-Savin et Saint-Cyprien. La richesse des motifs est savamment mise en valeur par l’éclairage naturel que permettent les nombreuses baies.
Lors de la visite de l’abbaye, les visiteurs peuvent découvrir l’abbatiale, le jardin et les bâtiments monastiques. Dans ces derniers, un parcours scénographique a été aménagé. L’accueil, la librairie et une salle d’exposition se trouvent au rez-de-chaussée. Les anciennes cellules des moines, du premier étage, sont réhabilitées comme un espace d’interprétation. De multiples supports tel que des maquettes, des écrans tactiles, des puits d’images, permettent d’appréhender les peintures murales de l’abbatiale sous différents angles. Au second étage, les visiteurs assistent à la projection du film « A Fresco » une fiction sur la réalisation des peintures.
© Un article de Valeen Barraud - Détours en Limousin
Crédits photos : Rémy Berthon
Publié le : 31 mai 2011
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