La commune d’Evaux-les-Bains se situe à l’extrémité est du département de la Creuse. C’est la seule station thermale de la région Limousin. Favorisée par un climat doux et la présence de nombreux cours d’eau, la ville développe cette activité dans un cadre naturel préservé.
Aux alentours de l’an 50 avant Jésus-Christ, les légions de Jules César installent un camp sur le site d’Evaux-les-Bains. Ils débutent alors l’exploitation des sources thermales. La ville prend le nom d’Ivaonum. Au Vème siècle, l’activité thermale disparait, mais la ville continue de se développer. Au VIème siècle, un lieu de culte chrétien s’implante autour de la tombe de l’ermite Saint-Marien qui est le saint protecteur d’Evaux-les-Bains. L’abbatiale Saint-Pierre et Saint-Paul est érigé au XIème siècle sur les reliques de Saint-Marien. Elle s’illustre par son clocher-porche unique en Limousin et Poitou-Charente. En effet, l’édifice de cinq étages passe d’une base carrée à un sommet circulaire. Au XIIIème siècle, la ville devient la capitale de la Combraille, une région historique de la Marche. Elle est assiégée pendant la Guerre de Cent Ans. L’activité thermale connait un renouveau au XVIIème siècle. En 1831, la première station thermale ouvre ces portes. La construction du Viaduc de la Tardes, par Gustave Eiffel, va permettre l’arrivée du chemin de fer à Evaux-les-Bains. Les curistes arrivent en masse au XIXème siècle. C’est l’âge d’or du thermalisme.
Les visiteurs peuvent découvrir les vestiges de l’ancienne porte de la ville ornée d’un lion sculpté. L’abbatiale Saint-Pierre et Saint-Paul est un chef d’œuvre de l’art roman. De plus, le jardin de l’ancien couvent possède des arbres plusieurs fois centenaires. L’établissement thermal et son parc constituent un lieu de promenade agréable au cœur de la ville. On peut y découvrir les vestiges des thermes romains. Le Grand Hôtel est un édifice du XXème siècle à l’architecture caractéristique des stations thermales. De 1942 à 1944, il a accueilli en résidence forcée des personnalités de la IIIème République, comme Édouard Herriot ou Léon Jouhaux, qui dérangeaient les autorités de Vichy. Au départ de l’office de Tourisme, le circuit des Rochers de Bord (6km) d’une durée de deux heures permet de découvrir un site naturel remarquable et une vue imprenable sur le Viaduc de la Tardes. Le balisage est jaune. Les dénivelés sont importants, il faut donc de bonnes chaussures. Les Rochers de Bord, site pittoresque avec leurs formes très découpées, surplombent la vallée du Chat-Cros.
Au nord-est de la commune, la confluence du Cher et de la Tardes abrite deux sites historiques et naturels. Ainsi, la presqu’île de Saint-Marien est un éperon rocheux entièrement boisé sur lequel se trouve une chapelle du XVIIème siècle dédiée à Saint-Marien. L’ermite y serait décédé au VIème siècle. La présence plus ancienne d’un castrum a été démontrée par des fouilles archéologiques. Cet éperon rocheux est un lieu stratégique pour un poste de surveillance. Le plateau de Sainte-Radegonde fait face à la presqu’île. Il est occupé à l’époque gauloise par un oppidum. Aux XIème et XIIème siècles, la chapelle Sainte-Radegonde y est édifiée. Elle possède une clocher-mur à pignon triangulaire. Elle est accompagnée d’un cimetière et d’une fontaine de dévotion. Les deux sites offrent une vue imprenable sur la confluence.
© Un article de Valeen Barraud - Détours en Limousin
Crédits photos : iloview.com
Publié le : 19 mai 2011
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