Commarque, le château et le village fortifié
Le château de Commarque
Commarque, le donjon roman
Le château de Commarque et son village fortifié ont été édifiés sur un éperon rocheux surplombant la vallée de la Beune, au sud-est du département de la Dordogne. Situé sur la commune de Marquay, le site est à 14km de Sarlat-la-Canéda par la D47. Depuis le parking, il faut cheminer à travers bois, sur 600 mètres, pour découvrir la richesse du lieu.
Une fondation sarladaise.
Au XIIème siècle, l’un des abbés de Sarlat, Gain (1169-1181) ou Randulphe (1195-1201) de Commarque, fait construire un donjon au carrefour des routes commerciales de Périgueux à Cahors et de Brive à Bergerac. Il souhaite alors maîtriser ce carrefour et contenir l’ambition des Beynac, vassaux avec lesquels, l’abbaye de Sarlat a une relation conflictuelle. Ce premier donjon en bois va progressivement être remplacé par un donjon en pierre avec un logis seigneurial, une chapelle et des maisons-tours. Cet ensemble constitue le Castrum de Commarque, administré par un chevalier.
Le Castrum de Commarque.
A la fin du XIIIème siècle, les Beynac sont devenus les seigneurs de Commarque. De petits nobles habitent les maisons-tours qui possèdent toutes un accès propre, un enclos et des fossés. Ces maisons forment le village fortifié au pied du château. Au XIVème siècle, Commarque devient une véritable châtellenie. Son influence est telle qu’en 1379, Pons de Beynac, seigneur de Commarque, épouse Philippa, fille du seigneur de Beynac. Par cette union, il fait l’acquisition de la châtellenie de Beynac et de ses dépendances. A cette époque, le donjon et la courtine vont être rehaussés. Une couronne de mâchicoulis, inspirée du Palais des Papes d’Avignon, renforce le dispositif défensif.
Le déclin du Château.
Durant la Guerre de Cent Ans, la famille des Beynac est retenue prisonnière dans le château. Commarque entame alors sa lente chute. Au début XVIème siècle, les familles nobles commencent à déserter le castrum. Geoffroy, baron de Beynac et seigneur de Commarque, fait du château un bastion protestant lors des Guerres de Religion. Il lance des attaques sur les bases catholiques de la région, comme Sarlat. Pour ces agissements, le château de Commarque fait l’objet d’une répression au cours de laquelle, une garnison est pendue et la salle voûtée s’effondre. En 1656, Guy de Beynac, dernier châtelain résidant à Commarque, meurt. Un siècle après, le château est définitivement abandonné.
La découverte du site aujourd’hui.
Le site est classé Monument Historique depuis 1943, mais c’est en 1968 qu’un descendant de la famille, Hubert de Commarque, rachète les ruines. Il a pour but de renforcer les parties les plus abîmées. Depuis 1994, des campagnes de consolidation et restauration se succèdent. Des fouilles archéologiques ont également été entreprises.
Le site est ouvert d’avril à fin septembre et durant les vacances de Toussaint. Les visiteurs peuvent découvrir, entre autres : les différentes maisons-tours qui témoignent du mode de vie de la noblesse provinciale à l’époque médiévale, le donjon composé d’une tour romane du XIIème siècle et d’un bâtiment de style gothique, et la chapelle Saint-Jean du XIVème siècle avec sa voûte en berceau brisé. Des visites guidées sont proposées en juillet et en août. Les départs se font toutes les heures.
A voir à proximité.
La ville de Sarlat, la forteresse de Castelnaud, les jardins de Marqueyssac.
Pour en savoir plus.
© Un article de Valeen Barraud - Détours en Limousin
Crédits photos : Château de Commarque
Publié le : 10 mai 2011
